Dans le cadre de l’opération « 2004 Année George Sand »
organisée par le Ministère de la Culture

La Compagnie de l’Yerres présente :

Une Soirée
chez George Sand

Spectacle théâtral et musical interactif

et des Lectures-spectacles sur George Sand

Calendrier des manifestations août-novembre 2004

SPECTACLE THEATRAL ET MUSICAL « UNE SOIREE CHEZ GEORGE SAND »

  • Château de Sarzay (Indre) – 36230 Sarzay : 07-12 août à 20h
    Réservations, prix : Château de Sarzay – Monsieur Hurbain, tél 02 54 31 32 25 – 15 et 12 euros
  • Château de Boussac (Creuse) – 23600 Boussac : 14-15 août à 20h30
    Réservations, prix : Office de Tourisme de Boussac, tél 05 55 65 05 95 – 15 et 12 euros
  • Ferme du Château de Gargilesse (Indre) – 36190 Gargilesse : 17-18 août à 21h
    Réservations, prix : Office de Tourisme de Gargilesse, tél 02 54 47 85 06 – 10 euros (tarif unique)
  • Restaurant « La Mare au Diable », Réau (Seine-et-Marne) – Parc du Plessis Picard – 77550 Réau :
    17-sep à 22h
    Réservations, prix : « La Mare au Diable » – Madame Eberwein, tél 01 64 10 20 90 – 50 euros (avec dîner berrichon)
  • Centre Culturel d’Uccle, Uccle (Belgique) – Rue Rouge 47 – 1180 Uccle – Belgique : 5-oct à 20h30
    Réservations : Centre Culturel d’Uccle, tél (+32)(0)2374 64 84
  • Théâtre Gaston Couté, Châteauroux (Indre) – Maison des Loisirs et de la Culture de Belle-Isle, Avenue du Parc des Loisirs – 36000 Châteauroux : 16-oct à 20h30
    Réservations, prix : Mairie de Châteauroux – Monsieur Lenoir, tél 02 54 08 34 28 – 10 et 7 euros
  • Palais de la Femme, Paris (11ème) – 94, rue de Charonne – 75011 Paris : 20-oct à 20h30
    Réservations, prix : Compagnie de l’Yerres – Xavier Fahy, tél 01 43 66 59 49 – 15 et 12 euros
  • Restaurant « La Mare au Diable », Réau (Seine-et-Marne) – Parc du Plessis Picard – 77550 Réau :
    5-nov de 19h30 à 22h
    Réservations, prix : « La Mare au Diable » – Madame Eberwein, tél 01 64 10 20 90 – 15 euros (50 euros avec dîner berrichon)
  • Théâtre Boris Vian, Les Ulis (Essonne) – Rue du Morvan, BP43 – 91940 Les Ulis : 16-nov à 20h30
    Réservations, prix : Centre Culturel Boris Vian, tél 01 69 29 34 91 – entre 4 et 17,50 euros
  • Restaurant « La Mare au Diable », Réau (Seine-et-Marne) – Parc du Plessis Picard – 77550 Réau :
    3-déc de 19h30 à 22h
    Réservations, prix : « La Mare au Diable » – Madame Eberwein, tél 01 64 10 20 90 – 15 euros (40 euros avec dîner berrichon)

LECTURES-SPECTACLES SUR GEORGE SAND

« George Sand et Jeanne » : Lecture en plein air sur le site qui a inspiré le roman Jeanne, suivie d’un petit concert (Chopin) dans l’église de Toulx Sainte Croix. Durée: 1h
Site naturel des Pierres Jaumâtres (Creuse) – 23600 Toulx Sainte-Croix : 13-août à 19h
Réservations, prix : Office de Tourisme de Boussac, tél 05 55 65 05 95 – entrée libre

« La musique dans la vie et l’œuvre de George Sand » : Lecture-concert (oeuvres de Chopin, Schubert, Mozart, Liszt, etc. interprétées par les élèves du conservatoire) animée par Marie-Paule Rambeau, auteur de « Chopin dans la vie et l’oeuvre de George Sand ». Durée: 1h30
Conservatoire Charles Munch, Paris (11ème) – 7 rue Duranti : 15-oct à 20h30
Réservations, prix : Conservatoire Charles Munch, tél 01 47 00 86 07 – entrée libre (Lire en Fête)

« George Sand, Une vie d’écriture » : Lecture à 3 voix, animée par Séverine Forlani, auteur de « George Sand. Le défi d’un femme ». Durée: 1h30
Médiathèque François Mitterrand, Les Ulis (Essonne) – Esplanade de la République – 91940 Les Ulis :
15-oct à 19h
Réservations, prix : Médiathèque François Mitterrand, tél 01 69 29 34 40 – entrée libre (Lire en Fête)

« George Sand, Une vie d’écriture » : Lecture à 3 voix, animée par Séverine Forlani, auteur de « George Sand. Le défi d’un femme ». Durée: 1h30
Bibliothèque Faidherbe, Paris (11ème) – 16-18 rue Faidherbe – 75011 Paris : 16-oct à 15h
Réservations, prix : Bibliothèque Faidherbe, tél 01 55 25 80 20 – entrée libre (Lire en Fête)

« Chopin selon George Sand » : Lecture-concert (œuvres de Chopin. Piano: Eric Astoul) animée par Marie-Paule Rambeau, auteur de « Chopin dans la vie et l’oeuvre de George Sand ». Durée: 1h30
Médiathèque François Mitterrand, Les Ulis (Essonne) – Esplanade de la République – 91940 Les Ulis :
17-oct à 17h
Réservations, prix : Médiathèque François Mitterrand, tél 01 69 29 34 40 – entrée libre (Lire en Fête)

Pour la mise à jour des dates voir le site internet http://www.lacompagniedelyerres.com
Contact : Xavier Fahy
(directeur)
tél : 01 43 66 59 49 et portable : 06 12 31 37 39 (pour les réservations)

DOSSIER COMPLET

« – Aimez-vous les romans de Madame Sand ?
– Non, pas du tout. »

Un Caprice
d’Alfred de Musset

Présentation du projet

2004, bicentenaire de la naissance de George Sand… Comment célébrer dignement cet extraordinaire personnage un peu oublié de nos jours, et donner envie au public de s’intéresser à nouveau à sa vie, à son œuvre ? Tel est le but de ce spectacle théâtral et musical.

Au-delà des nombreux clichés qui, bien souvent, réduisent l’auteur à une provocatrice s’habillant en homme, fumant le cigare, courant d’amant en amant, et écrivant, entre deux pots de confiture, quelques romans champêtres, nous souhaitons donner une autre image de cette femme, notamment en la resituant dans un contexte historique avec les artistes qu’elle fréquentait alors.

Ainsi, par un aperçu des relations de George Sand avec son entourage, le public pourra se faire une idée de l’influence qu’elle exerçait à l’époque, de son mode de vie et de son caractère, et il pourra redécouvrir des romans majeurs tels Indiana ou Mauprat, qui louent les vertus de l’amour fidèle et la supériorité morale de la femme.

Une soirée chez George Sand, création de la Compagnie de l’Yerres, s’inspire d’un fait réel survenu en février 1840 : pour la première fois depuis leur rupture définitive en 1835, Sand et Musset se revoient au cours d’un dîner chez leur éditeur Buloz. Musset cherche à récupérer les lettres d’amour qu’il lui avait écrites, et probablement à renouer avec Sand. Mais celle-ci refuse de céder aux vertiges de la nostalgie : elle est désormais avec Chopin, elle l’aime et lui est fidèle.

De ce refus, nous imaginons que Musset, blessé dans son orgueil, défie Sand d’oser parler ainsi de fidélité, en lui rappelant ses amants successifs et ses tromperies. George, en guise de réponse, lui propose une seconde et dernière rencontre chez elle, avec d’autres amis, où elle ferait représenter la pièce Un Caprice, sorte de conversation mondaine que Musset lui avait crûment dédiée et qui, justement, porte au pinacle la fidélité.

Sand y interprèterait elle-même le rôle de madame de Léry (une femme haute en couleurs qui soutient l’importance de l’amour dans le mariage), Musset, Pauline Garcia et Chopin joueraient les trois autres personnages de la pièce, et l’auditoire serait composé d’amis proches comme Balzac, Delacroix, Dorval, Sainte-Beuve, Dumas, Arago, Buloz, etc. Musset, dépité, accepte, se disant qu’après tout ce serait une manière de faire connaître cette comédie qui, jusqu’ici, n’a eu aucun succès, et peut-être aussi, de récupérer ses lettres…

L’intrigue commence donc deux semaines plus tard, dans le salon parisien de George Sand. Tous les invités (incarnés par une dizaine de spectateurs choisis dans le public) sont déjà là, à l’exception de Musset… Chopin joue ses dernières œuvres, et Sand et Garcia offrent confitures et vins de la région de Nohant. Cette ambiance charmante va hélas être troublée par l’arrivée de Musset : les deux anciens amants se parlent d’abord courtoisement, à propos de fidélité et d’amour, puis la conversation se teint vite de reproches et d’accusations. Musset sort, furieux. Chopin va calmer Sand par sa musique, Garcia va raisonner Musset par son sourire. Un Caprice peut commencer…

L’ensemble du spectacle dure 2h (dont 1h pour Un Caprice, qui est joué dans son intégralité) avec entracte. Il met en scène 4 comédiens, dont 2 pianistes. Les costumes sont d’époque, ainsi que les accessoires et les meubles, qui reconstituent avec authenticité l’intérieur d’un salon bourgeois en hiver. Le projet, hormis la présence d’un piano, nécessite des moyens techniques très simples pour la lumière et le décor, en utilisant le plus possible le cadre du lieu d’accueil.

Xavier Fahy, metteur en scène

Synopsis

Une Soirée chez George Sand se passe dans le salon de l’appartement parisien de George Sand, rue Pigalle, à la fin du mois de février 1840.

En voici les quatre personnages principaux :

  • George Sand, 35 ans, écrivain, maîtresse des lieux
  • Pauline Garcia, 18 ans, contralto, nouvelle grande amie de George Sand
  • Alfred de Musset, 29 ans, écrivain, ancien amant de George Sand
  • Frédéric Chopin, 29 ans, pianiste et compositeur, amant de George Sand

Quelques invités du salon sont incarnés par des spectateurs :

  • Louis Viardot, 40 ans, futur époux de Pauline Garcia, confident de George Sand
  • Charles Augustin Sainte-Beuve, 36 ans, écrivain et ancien confident de George Sand
  • Eugène Delacroix, 42 ans, peintre
  • François Buloz, 37 ans, Directeur de la Revue des Deux Mondes, éditeur de George Sand
  • Marie d’Agoult, 35 ans, écrivain, amante de Liszt
  • Marie Dorval, 42 ans, comédienne
  • Honoré de Balzac, 41 ans, écrivain
  • Emmanuel Arago, 28 ans, avocat
  • Alexandre Dumas Père, 38 ans, écrivain
  • Maurice et Solange Sand, 17 et 12 ans, les deux enfants de George Sand

Le spectacle se présente sous la forme de 7 tableaux, qui incluent Un Caprice. Le scénario varie légèrement, selon que tous les spectateurs (ex : théâtre à domicile, château) ou seulement quelques uns (ex : grand théâtre avec scène) font partie du salon.

– 1er tableau : George et Garcia accueillent les spectateurs qui entrent dans la salle, tandis que Chopin joue au piano. Ils ont ainsi l’impression de « faire partie » du salon. Ceux qui interprètent un rôle précis (les « invités ») arrivent en dernier, et montent sur scène.

– 2ème tableau : Tout le monde est installé. George prononce un petit discours sur le programme et les thèmes de la soirée : la femme, le mariage, la fidélité ! Chopin commence son petit concert (valses), et Sand et Garcia offrent aux invités vins et confitures de Nohant. Mais Musset n’arrive toujours pas. Or on ne peut jouer sa pièce Un Caprice sans lui… Louis Viardot propose alors à George Sand une surprise : les invités et lui vont lire chacun un petit texte écrit à son intention.

– 3ème tableau : Musset arrive enfin et sa présence refroidit l’ambiance. Il parle d’abord très courtoisement, en expliquant pourquoi Un Caprice, et pourquoi il a accepté de venir ce soir. Il débat sur l’amour et la fidélité, thèmes que Sand semble approuver. Mais face à Chopin, et surtout face à Pauline et à George, deux femmes qu’il a aimées et qui l’ont rejeté, le poète s’anime très vite. Il défie George de parler de fidélité, lui rappelle ses tromperies et ses multiples amants, critique ses romans et son côté très maternel. Il tente de la ridiculiser devant ses amis. Mais en vain. Réalisant son insuccès, Musset se venge en affirmant qu’il ne jouera pas ; il claque la porte. Pauline part à sa suite pour tenter de le raisonner, et Chopin joue un des airs préférés de Sand pour la réconforter : c’est le Prélude de la « Goutte d’eau ». Pendant ce temps, des images des amants et de leur voyage à Majorque défilent sur le mur (projection de photos). Pauline revient et fait signe que tout est arrangé. Un Caprice peut commencer. Sand sort du salon pour se costumer…

– 4ème tableau : Chopin joue un impromptu qui annonce le début de la pièce. Pauline devient Mathilde, jeune épouse naïve et timide ; Chopin joue le domestique, discret et dévoué ; Musset joue le comte de Chavigny, libertin raffiné de 30 ans, et Sand devient madame de Léry, femme mûre, mondaine et généreuse, la meilleure amie de Mathilde. L’intrigue se passe sous Louis-Philippe, à Paris, dans la chambre à coucher de Mathilde.

– Scène 1 : Il est 8 heures du soir. Mathilde est seule dans sa chambre. Elle coud en cachette une bourse rouge pour son mari, à fin de « lui faire un doux reproche » de ses absences répétées : il passe en effet ses journées chez une autre femme, Madame de Blainville.
– Scène 2 : Monsieur de Chavigny fait une entrée brève dans la chambre pour saluer Mathilde avant de partir, seul, au « Bal ». Au moment où elle veut lui donner sa bourse, il tire de sa poche une autre bourse, bleue cette fois, qu’on vient de lui offrir. Mathilde se ravise.
– Scène 3 : Madame de Léry entre et vient chercher Mathilde pour l’emmener au « Bal ». Elle voit la bourse bleue, la reconnaît et en déclame tout haut l’origine : Madame de Blainville. Silence. Consciente de sa maladresse, elle essaie de détendre l’atmosphère, en vain. Elle repart aussi vite qu’elle est venue, sans arriver à persuader Mathilde de l’accompagner.
– Scène 4 : Les deux époux se disputent au sujet de la bourse bleue. Monsieur de Chavigny renverse la situation à son avantage : il se dit outré des accusations de Mathilde au sujet de cette madame de Blainville et qualifie « d’enfantillage » son obstination à vouloir récupérer cette bourse. Il s’en va au « Bal », furieux.
– Scène 5 : Mathilde se retrouve à nouveau seule. Elle pleure. Dans un long monologue, elle exprime ses désillusions sur l’amour. Cependant, elle décide de garder sa bourse rouge en signe de « relique », avec l’espoir qu’un jour son mari retrouvera le chemin du cœur. Elle joue un air de Chopin, puis s’assied sur son fauteuil et s’endort. Le domestique entre, vient éteindre les bougies, puis ressort.

– 5ème tableau : L’entracte ! Elle est annoncée par un changement radical d’ambiance : la salle est éclairée et on entend (bande son) de bruyantes valses de Strauss, qui évoquent le « Bal » de la pièce Un Caprice! Tous les spectateurs sont invités à se lever, et à venir prendre un verre et des petits gâteaux avec de la confiture (offerts), soit à l’extérieur de la salle, au bar, soit sur scène, en fonction de la configuration du lieu. Monsieur de Chavigny se mêle aux spectateurs et échange quelques mondanités. Il invite une dame à danser, mais ne trouve pas celle qu’il cherche, madame de Blainville. Il s’en va et les spectateurs reprennent leur place. Les lumières et la musique s’adoucissent. Pendant tout ce temps, Mathilde n’a pas bougé de son fauteuil.

– 6ème tableau : Un Caprice reprend son cours.

– Scène 6 : Il est onze heures. Madame de Léry revient du bal, où d’ailleurs elle n’a pu entrer, réveille Mathilde et sonne le domestique pour rallumer les bougies. Elle s’aperçoit que Mathilde a pleuré et elle lui demande de lui confier ses malheurs. Et Mathilde raconte… Offusquée de la situation, madame de Léry va inventer un stratagème : faire croire à monsieur de Chavigny que la bourse rouge vient d’une admiratrice anonyme, et ainsi « la lui faire trouver de son goût ». Elle congédie Mathilde pendant une heure.
– Scène 7 : Madame de Léry s’offusque sur la dureté du cœur de l’homme et se prépare à recevoir le comte.
– Scène 8 : Monsieur de Chavigny revient du bal et se trouve nez à nez avec madame de Léry. Ambiance tendue. La présence de la bourse rouge vient aviver les tensions : le mari veut en connaître l’auteur et soupçonne madame de Léry d’un complot ; celle-ci de son côté veut récupérer la bourse bleue pour la brûler. Commence alors un duel entre deux esprits rompus aux jeux de la société. On parle de mariage, d’amour, de séduction, de « caprice ». Madame de Léry aura le dessus et finira en beauté par un discours émouvant sur le comportement inadmissible de cet homme. Mathilde réapparaît, son mari admet son erreur et demande pardon. Madame de Léry s’éclipse en laissant les deux époux se réconcilier.

– 7ème tableau : Un Caprice est terminé. Les invités applaudissent les comédiens. Sand offre à ses invités des confitures rapportées de Nohant puis les congédie aimablement, car après cet agréable divertissement, elle doit se remettre à travailler. Musset tente une dernière fois de récupérer ses lettres et son amour. Sand, pour toute réponse, le remercie de sa très belle pièce et lui dit adieu, définitivement cette fois. Sand s’assied à son secrétaire, regarde avec tendresse Chopin, qui s’est remis à jouer, puis prend sa plume et écrit. Pauline se retire, discrètement.

Le monde de George Sand

Un important travail de recherche

L’écriture du texte d’Une soirée chez George Sand est le fruit d’une longue documentation sur le siècle romantique et sur l’œuvre et la vie de George Sand, mais aussi de Musset, Chopin et Garcia. La question s’est posée en effet d’introduire de manière cohérente Un Caprice en écrivant un scénario qui s’appuie sur des faits réels, notamment dans la chronologie des rencontres et la nature des rapports des personnages entre eux.

Par exemple, d’après les éléments contenus dans Histoire de ma vie, ou Correspondance, ou dans des biographies comme George Sand (Francine Mallet), Chère George Sand (Jean Chalon), George Sand, un diable de femme (Anne-Marie de Brem) ou Chopin dans la vie et l’oeuvre de George Sand (M.P. Rambeau), nous avons dressé une liste des amis que Sand avait fréquentés à Paris en janvier ou février 1840, et donc qui pouvaient très bien être invités et présents à un soirée chez elle, rue Pigalle, fin février 1840. Les personnages ont l’âge et le statut qu’ils avaient cette année-là.

De même, une étude a été faite sur le métier et les œuvres de George Sand en 1840 : elle n’en est plus à son premier roman ni à son premier article politique, elle en vit plutôt bien, même si sa générosité légendaire la crible de dettes, et c’est à un écrivain confirmé, et reconnu comme tel, que Musset s’adresse. Concernant ses positions sur le mariage et les inégalités sociales concernant la femme, le discours de Sand n’en est que plus clair et déterminé.

Enfin, puisque rencontre il y a entre Musset et Sand, en présence d’un Chopin réputé jaloux, il a fallu se renseigner en profondeur sur les relations de Sand avec ses ex-amants et avec son « Chip-Chip ». Sand s’était juré de ne plus jamais revoir Musset après leur seconde rupture, car elle se méfiait de lui, et surtout d’elle même, sachant son cœur capable de s’embraser à la moindre étincelle. Après l’épisode Michel de Bourges (1835-1837), elle s’est assagie, et désormais elle vit avec le pianiste une relation peut-être platonique mais stable : amitié exclusive chez Chopin, amour maternel chez Sand. Si elle invite Musset chez elle, c’est de manière très officielle et, surtout, c’est par volonté d’initier sa jeune amie, Pauline Garcia, sur les réalités du mariage…

Une adéquation entre ces personnages historiques et ceux d’Un Caprice

Sand distribue les rôles du Caprice à Chopin, Musset, Garcia et à elle-même en fonction de leur ressemblance avec les personnages de la pièce :
– Mathilde s’est mariée à 18-19 ans, tout comme Pauline Garcia va le faire en avril 1840 avec Louis Viardot que Sand estime beaucoup (de même que Léry estime Chavigny…). Cependant, Sand peut juger bienveillant de l’avertir, à travers l’expérience de cette comédie, sur la cruauté de l’homme, afin de lui éviter de vivre un jour la même tragédie que Mathilde.
– George Sand et madame de Léry sont très proches par leur excentricité et leur générosité, auxquelles s’ajoute une véritable affection maternelle. Elles ont connu l’envers du mariage et les premières blessures du cœur, et savent parler aux hommes un peu trop misogynes…
– Chavigny est un dandy qui se lasse déjà de son épouse et tente de séduire une femme, comme Musset séduit des filles à Venise en trompant Sand. Il s’en repentira. Le parallèle entre l’échec (puis le respect) de Chavigny devant Léry, et celui de Musset quand il essaie de renouer avec Sand chez Buloz, est saisissant. Musset saura bien interpréter un personnage qu’il a imaginé.
– Chopin aimait jouer au théâtre. Son rôle discret lui permet également de jouer au piano en ironisant sur son maître Chavigny et sur son rival Musset. Il admire la fervente Léry et protège Mathilde qu’il prend en affection, tout comme il apprécie Pauline.

Pourquoi Un Caprice chez George Sand?

Une double évocation du nom « Sand »

Dans la scène 8 du Caprice, Musset fait dire à madame de Léry : « Avez-vous lu ça, monsieur de Chavigny ? (…) Un article très joli de madame Sand sur les orangs-outangs. (…). Ah ! je me trompe, ce n’est pas d’elle, c’est celui d’à côté, c’est très amusant. ».
Elle poursuit : « Aimez-vous les romans de madame Sand ? », question à laquelle le comte répond, agacé : « Non pas du tout. ».

Paul de Musset explique, dans l’édition des Amis du poète : « Au moment d’écrire ces mots (avril 1837), l’auteur, qui avait sur la table de travail plusieurs livraisons de la Revue des Deux Mondes, en ouvrit deux au hasard. La première, du 15 mars 1837, contenait un article de M. Roulin sur les orangs-outangs ; la seconde, du 1er avril suivant, contenait un chapitre de Mauprat, par George Sand. L’étrange confusion que fait Mme de Léry prouve qu’elle ne lit que des yeux et qu’elle est tout à son plan de campagne. ».

Cette interprétation des faits semble excuser une ironie légèrement féroce sur George Sand, mais surtout mettre un peu trop sur le compte du hasard le choix de ce nom. Certes, la liaison passionnée et houleuse des « Enfants du Siècle » a trouvé définitivement son terme en janvier 1835. Certes, en 1837, ils vivent chacun d’autres amours. Mais ces deux écorchés vifs n’en gardent pas moins une admiration l’un pour l’autre, qui se ressent dans leurs écrits. En témoignent deux œuvres postérieures à leur relation : Confession d’un Enfant du siècle (1836), et Elle et Lui (1850).

Par conséquent, il nous paraît plus juste d’affirmer que l’utilisation du nom de Sand ex-amante, et surtout de celui de Sand en tant que femme écrivain (qui bouscule les idées préconçues sur le mariage et le statut de l’épouse dans le couple), est mûrement réfléchie, et redouble de piquant si la pièce vient à être jouée en présence de George Sand.

Une vision élogieuse de la femme

Un Caprice porte au pinacle l’esprit féminin. Tout comme George Sand dans Mauprat, le poète Musset s’applique à démontrer la supériorité morale de la femme sur l’homme. Cette pièce ne fut-elle pas traduite en russe sous le titre L’esprit féminin vaut mieux que tous les raisonnements ? Le sujet en est donc tout à fait acceptable par un écrivain avant-gardiste sur la cause féminine.

Le très misogyne monsieur de Chavigny, représentant d’une grande majorité de la gente masculine de l’époque, est forcé d’avouer à la fin de la pièce qu’il s’est laissé prendre au piège. Il reconnaît en madame de Léry (une femme donc !) un adversaire à la fois plus rusé et plus moral que lui. Et par la suite, il va peut-être avoir une plus haute estime de son épouse et cesser des remarques aussi blessantes que « Vous espériez ? » (scène 2). Comme si une femme n’était pas capable de penser…

Cette « supériorité morale de la femme » se retrouve dans le comportement stoïque dont Sand fait preuve au dîner chez Buloz, face à Musset qui souhaite la reconquérir ; Une Soirée chez George Sand la met une seconde fois « à l’épreuve », mais elle ne cède toujours pas, malgré la sage relation qu’elle entretient avec Chopin, elle qui a été habituée à plus aventureux. Elle est loin d’avoir été la femme frigide qu’on a souvent comparée à l’héroïne se son roman Lélia, mais elle semble suivre, après les ivresses de jeunesse, l’exemple conseillé par madame de Léry à Chavigny.

Mariage d’amour et fidélité dans le couple : deux thèmes chers à Musset et Sand

Le dénouement du Caprice laisse présager que le Chavigny va changer d’avis sur sa conception du mariage (et du même coup, sur les romans de madame Sand !) : on se marie par amour, et non par convention ni par intérêt. Madame de Léry lui fait comprendre que le mariage sans amour ne vaut rien et que « quand il s’agit d’un jour de noce, cela vaut la peine d’y penser » (sc. 8). Cela rejoint ainsi l’opinion de George Sand, qui, à dix-sept ans déjà, renonçait au mariage de convenance, et refusait à ce titre tous les partis qu’on lui présentait. Elle ne changera pas d’opinion sur le mariage et l’amour car elle rapporte, dans Histoire de ma vie : « Les rapprochements sans amour sont quelque chose d’ignoble à envisager. ».
Précisons cependant que M. et Mme de Chavigny se sont mariés au début par amour, aux dires de madame de Léry : « Ce sacrifice insignifiant, vous le refusez à la seule femme qui vous aime, à la seule femme que vous aimiez ! » (sc.8). Et puis l’amour s’est étiolé au bout d’un an…

Un Caprice met également en avant la fidélité dans le couple. Ce dernier point concerne un principe fort et important à la fois pour Musset et Sand, car ils l’idéalisaient, et comme tout idéal, ils avaient du mal à l’atteindre… Nul doute que Musset était sincère, quand il fit entrevoir, à la fin de sa pièce, que les Chavigny pouvaient se réconcilier et retrouver le chemin de l’amour fidèle (Cette éventualité est envisageable car le « dérapage » est récent et madame de Léry semble avoir agi à temps.). Nul doute que Sand était aussi sincère quand elle écrivait à son fils « Quand on aime, on est persuadé qu’on sera fidèle (…). Si l’amour exclusif n’est pas possible pour toute la vie (ce qui n’est pas prouvé) qu’au moins il y ait une série de belles années où on le croit possible. ». C’est pourquoi ce parallèle semblait intéressant à mettre en avant dans une Soirée chez George Sand, où Sand parle de son amour fidèle pour Chopin, et tente d’enseigner la vertu de cette fidélité à Pauline Garcia.

Seulement, des faits historiques viennent contredire ces tentatives et cette sincérité dans l’écriture et le discours : la douloureuse expérience du couple amoureux à Venise, où Musset courait les filles pendant que Sand, désespérée, se réfugiait dans les bras du séduisant docteur italien Pagello, en est un bon exemple. Ou encore : Pauline Garcia, mariée depuis quatre ans à Louis Viardot, devient en août 1844 l’amante de Maurice, le propre fils de George Sand. Triste ironie du sort… Si Pauline Garcia avait vraiment joué Un Caprice, comme nous le suggérons dans ce spectacle, cela aurait peut-être changé les choses…

Une comédie amusante et raffinée sur fond dramatique

Un Caprice est l’histoire d’un « enfantillage » par lequel une société aristocratique douée de beaucoup d’esprit exprime et retrouve, à travers les symboles, les péripéties du jeu de l’amour, de l’amitié, de l’amitié amoureuse. C’est une soirée mondaine, à la fois intime et élégante, frémissante de sensibilité et pétillante d’esprit, où à tout moment, le spectateur se sent invité et dont il est rendu complice : la distance dramatique est abolie à ce point que, pour un peu, il croirait prendre le thé, lui aussi, dans la chambre de Mathilde !

Le ton incomparablement léger et gracieux de cette courte pièce (écrite à une des rares périodes heureuses de la vie de Musset, et qui ne connut un grand succès que dix ans après sa publication dans la Revue des Deux Mondes, le 15 juin 1837) vient s’opposer au ton dramatique par lequel commence Une Soirée chez George Sand : Musset et Sand, malgré leurs précautions, ré-ouvrent vite les blessures de cœur qui avaient eu tant de mal à cicatriser. Puis les valses de Strauss, la bonne humeur de madame de Léry et l’heureuse issue d’Un Caprice font oublier ces souffrances… Mais elles réapparaissent inéluctablement à la fin, au moment où Musset fait ses adieux et quitte Sand, ainsi que Pauline Garcia, qu’il a également aimée.

Les textes

Association de textes classiques et modernes

Le texte d’Un Caprice est repris dans son intégralité, suivant l’édition des Comédies et Proverbes de 1853, ainsi que le poème Adieu que Musset aurait semble-t-il écrit à l’attention de Pauline Garcia en 1839. D’ailleurs celle-ci en lira une partie au 7ème tableau d’Une Soirée chez George Sand.

Les dialogues originaux entre Sand, Musset, Chopin et Garcia sont écrits par Xavier Fahy, qui a repris quelques extraits de correspondances de Sand, et qui s’est inspiré de nombreuses biographies, romans et films composés à leur sujet. Le style est « parlé », mais bourgeois et soutenu.

Unité entre les histoires

L’ensemble de la pièce étant construit sur un système de parallélisme des scènes et des situations, le public peut donc comparer, de manière continue, les personnages d’Un Caprice (avec représentation du « Bal des Ambassadeurs », scène non écrite mais suggérée par Musset) à ceux du salon de George Sand. Certaines phrases ou répliques prennent ainsi pour le public un double sens.

Les trois règles d’unité ont été respectées :
– unité de temps : une soirée en hiver, sous Louis-Philippe
– unité de lieu : un appartement bourgeois à Paris (le Bal des Ambassadeurs se passe ailleurs, mais ce tableau ressemble plus à un rêve de Mathilde qu’à une situation réelle)
– unité d’action : l’amour d’un seul couple est à préserver.

La mise en scène

Puisqu’il y a un parallélisme entre trois mondes distincts, le passage de l’un à l’autre doit s’effectuer de manière claire et presque naturelle. Cela se traduit par une mise en scène homogène, basée sur des personnages au caractère proche d’un monde à l’autre, sur un décor, un éclairage et une ambiance musicale similaires.

Pour Un Caprice, la mise en scène se veut discrète et elle s’efface devant Musset. Il ne s’agit pas en effet de ramener le texte à soi pour servir goûts et ses propres opinions, mais au contraire de servir le texte et le message que l’auteur a exprimé. De facto, aussi bien pour le caractère des personnages que pour l’intrigue ou les indications précisant noms, accessoires, décors, déplacements ou intonations (dans le texte comme dans les didascalies), tout a été fidèlement reproduit. C’est sur ce modèle que s’est effectuée ensuite la mise en scène générale pour l’ensemble du spectacle.

Musique et harmonie

Puisque George Sand écrivait : « La musique me jette dans des extases et dans des ravissements qui ne sont pas de ce monde », il semblait nécessaire d’accorder à la musique classique, précisément romantique (Liszt, Chopin, Strauss Père), une place relativement importante, plus importante que Musset ne le précise dans Un Caprice. La musique donne ici un rythme et une couleur au texte, elle sert l’intrigue avec des notes d’humour, d’intimité ou de tristesse, selon le cas. Elle est le lien entre les changements de situations et de personnages.

Des personnages « comme si c’était vous »

Une bonne pièce de théâtre doit trouver les moyens justes et efficaces pour atteindre son public, l’intéresser et le distraire. La mise en scène la seconde dans cet objectif.
Ici, le metteur en scène a cherché la sincérité des personnages, aussi bien pour ceux du monde de George Sand (en essayant d’éviter les clichés et de mettre en avant d’autres facettes moins connues : par exemple, Chopin jouant au théâtre, Sand faisant de la couture…), que pour ceux du Caprice, de manière à ce que le spectateur puisse s’y identifier facilement et se dise, en sortant : « c’est un peu mon histoire » ou bien « je connais quelqu’un qui vit cela ».

Un bijou dans un écrin…

Un Caprice est un bijou : telle est l’impression que laisse la pièce à la première lecture. Tout est précieux, délicat et nuancé. Rien ne manque, rien n’est en excès. Le fait d’avoir inclus cette pièce dans Une Soirée chez George Sand augmente le plaisir de cette ambiance particulière et donne un côté plus réel au message exprimé par Musset.

Sur scène, le bijou est placé dans son écrin ; le contenant devient tout aussi agréable à l’œil, au toucher, à l’odeur, que le contenu. La mise en scène s’applique donc à créer une ambiance intime où l’élégance des personnages, tant au niveau du phrasé que du comportement, et celle du lieu dégage une sensation de bien-être et de rêve. Vivre un moment dans un autre monde, se laisser transporter au gré de l’histoire, puis se retrouver dans son fauteuil à la fin du spectacle avec un émerveillement dans les yeux, c’est cela aussi, le théâtre !

Les musiques employées

Toutes les musiques sont jouées au piano (exceptées les valses du « Bal des Ambassadeurs », qui sont sur une bande son). Les choix musicaux se font en fonction de trois critères :

– préférence aux compositeurs que Sand a bien connus : Chopin et Liszt
– respect des indications du texte d’Un Caprice
– préférence aux morceaux de Chopin où Sand a pu être « inspiratrice » (ici : 1837-1839)

3ème tableau : Franz Liszt : Hexameron ; Frédéric Chopin : Hexameron, valse, prélude, impromptu
Chopin, sur demande de Sand, et pour faire plaisir à Marie d’Agoult, joue la variation Hexameron écrite par Liszt (« Quand Franz joue du piano, je suis soulagée. Toutes mes peines se poétisent, tous mes instincts s’exaltent » écrit George Sand dans Entretiens journaliers… L’écrivain et le compositeur demeurèrent toujours unis par un lien idéal.). Puis il joue sa propre version d’Hexameron, et enchaîne sur des valses (op. 64 et 69) et deux des 24 Préludes op. 28 qu’il a composés à Majorque, aux côtés de Sand… Enfin, l’Impromptu n°3 op. 51 clôt le concert et annonce l’ambiance raffinée, à la fois comique et dramatique, dans laquelle va baigner Un Caprice, et emmène les spectateurs ainsi dans un monde de magie et de rêve, dans un monde de poupées.

4ème tableau, scène 2 : Johann Strauss Père : Valse
« Avez-vous là ces valses de Strauss ? » (M. de Chavigny, sc.2). Musset pensait à Johann Strauss Père, dont les valses emportaient un succès fou à Paris et à Londres en 1837-1838. La pauvre Mathilde, morose et perdue, se voit ainsi cruellement obligée de jouer une valse légère et joyeuse sur la demande de son mari, distrait et affairé aux préparatifs du bal.

5ème tableau : Frédéric Chopin : Nocturne ; Johann Strauss Père : Valses
Mathilde pleure de ne comprendre ni son mari ni les règles de l’amour : « Qu’on est folle de faire des rêves ! ». Le nocturne est en accord parfait avec la nuit et avec le désespoir de Mathilde. Elle commence à jouer, puis s’arrête, retourne à son fauteuil et s’endort en pleurant.
Pour le « Bal », une version orchestrale (bande son) de valses de Strauss s’impose. On retrouve, entre autres, la valse que joue Mathilde à la scène 2.

6ème tableau, scène 8 : Johann Strauss Père : Valse
Par une ironie du sort, madame de Léry à son tour se distrait d’une valse légère alors que monsieur de Chavigny est anxieux de savoir sa femme partie au bal sans lui. Pour cela, Léry, alias Sand, fait jouer par Chopin une valse proche de celle que Mathilde jouait à la scène 2.

Fin du 7ème tableau : Frédéric Chopin : Impromptu
Chopin joue le même impromptu qu’au début de la pièce. C’est sa manière d’annoncer que le Caprice d’un moment est terminé, que la belle histoire d’amour et d’amitié qui l’unit à Sand ne peut être entravée par la réapparition ponctuelle de Musset, mais au contraire renforcée par la noble issue de la pièce, que Sand a admirablement interprétée…

Les costumes

Les comédiens qui jouent Pauline Garcia et Alfred de Musset entrent directement costumés, dans le salon, pour le jeu d’Un Caprice. Le comédien/pianiste changera de tenue (changement simple et rapide) selon qu’il jouera Chopin ou le domestique. George Sand quitte sa tenue classique au 2ème tableau pour apparaître en robe de bal rouge au 4ème tableau.

Les costumes correspondent à la mode de l’époque (Louis-Philippe). Ils sont riches et choisis en fonction de trois critères :

– respect des consignes que Musset a glissé dans Un Caprice (voir citations)
– jeu avec les couleurs rouge et bleu
– harmonie avec la psychologie des personnages historiques

Sand / Madame de Léry
« Cette Palmire vous fait des robes, on ne se sent pas des épaules ; on croit toujours que tout va tomber. » (Mme de Léry, sc.6)
« Aimez-vous ce renard-là ? on dit que c’est de la martre d’Ethiopie, je ne sais quoi. » (idem)

– robe grise, perruque de longs cheveux noirs : une des tenues classiques de Sand
– robe de soirée rouge vif, épaules dénudées, fleurs rouge dans les cheveux, renard : Léry a une tenue provocante, ostentatoire, qui éveille le désir. Le rouge sème la confusion dans l’esprit du comte: madame de Léry serait-elle l’auteur de la bourse rouge ? Le rouge sera le « messager » de l’amour dans le mariage.

Pauline Garcia / Mathilde
« Quelle robe as-tu donc ? Tu ne sors pas ? » (M. de Chavigny, sc.2)
« Est-ce-elle qui vous fait ces manche-là ? (…). Très jolies. Décidément, il n’y a que les manches plates ; mais j’ai été longtemps à m’y faire. » (Mme de Léry, sc.6)

– robe d’intérieur avec crinoline, couleur rose, manches plates
– teint pâle et chevelure brune ; fille jolie, mais sage et effacée, sans prétention
– le rose, couleur de la candeur, ou alternative entre le rouge et le bleu ? Mathilde ignore tout de la vie mondaine, du combat auquel vont se livrer les deux autres personnages. A l’issue de la pièce, on suppose qu’elle basculera soit vers le rouge, soit vers le bleu…

Musset / Monsieur de Chavigny
« Tu vas au bal ? tu es superbe. » (Mathilde, sc.2)

– tenue de soirée noire, chemise blanche, lavallière bleue, très élégant et stylé
– cheveux châtain mi-longs et barbe
– le bleu du foulard rappelle celui de la bourse, de l’infidélité ; couleur de l’aristocratie, du mariage de convenance, comme celui que refuse George Sand

Chopin / Le domestique

– uniforme gris, pantalon noir, et les fameux gants blancs que Chopin portaient toujours…
– habit de domestique : pantalon noir, gilet noir rayé jaune ; apparition en robe de chambre (par-dessus la tenue de valet) à la scène 6
– cheveux châtain et teint pâle

Les invités sont avec leurs propres habits, si possible en tenue élégante et classique. Des accessoires (éventail, chapeau, binocle, etc.) leur seront prêtés pour évoquer un style bourgeois 19ème siècle.

Costumes et accessoires proviennent du Théâtre de La Ville de Paris, de fabricants et loueurs spécialisés et de biens personnels de la Compagnie.

Le décor

Le décor est réaliste. Il reconstitue en détail l’intérieur d’un salon bourgeois du XIXème siècle, confortable et douillet. Il donne au spectateur l’envie d’y habiter.

L’installation est rapide (20 minutes) et ne présente aucune difficulté.
Un piano, à queue de préférence, est utilisé dans la mise en scène. Une bande sonore (en dehors de celle du Bal des Ambassadeurs) est prévue si le lieu d’accueil ne possède pas de piano accordé.
Les dominantes du mobilier (tout comme les costumes) sont dans les bleu pastel et bordeaux, évoquant la dualité entre la bourse rouge et la bourse bleue, symbole du « drame ».

Le décor :
– une cheminée factice de style Napoléon III
– une glace posée sur la cheminée
– quelques tableaux (Delacroix, etc.)

Le mobilier :
– un fauteuil et un canapé anglais bleus style Napoléon III
– un tapis bleu et un tapis bordeaux de style
– un secrétaire et une chaise Louis XVI / Napoléon III
– un guéridon avec table en marbre
– une table à couture
– un meuble à partitions Napoléon III

Les accessoires de décor :
– une lampe bordeaux Napoléon III
– une horloge bordeaux Louis XV
– un service à thé en argent façon Louis XIV
– trois chandeliers en argent
– un nécessaire à cheminée

L’ensemble du décor est fourni et installé par la compagnie. Il peut être réduit au minimum d’une table et de deux fauteuils. Il n’y a pas de changement de décor. Les chaises des invités sont installées en avant-scène, dos au public, de manière à ne pas gêner les autres spectateurs.

L’éclairage

L’appartement est chauffé et éclairé comme s’il faisait nuit froide dehors (l’action se passe le soir).

Pour créer une ambiance intime et romantique, nous avons recours à trois procédés :

– un éclairage tamisé, couleur sépia, qui « diffuse » les couleurs chatoyantes du mobilier
– l’installation de vraies ou fausses bougies (ampoules électriques imitant le vacillement des flammes) sur le guéridon, la cheminée et le secrétaire
– la reconstitution de la lueur du feu de cheminée (spot avec ampoule basse tension et feuilles de gélatine rouge, violette et jaune, le tout dissimulé derrière les bûches)

Les effets de lumière, efficaces et simples, sont au nombre de 6 :

– effet 1 (1er tableau) : feu, bougies et projecteurs ambiance sépia sont allumés avant l’arrivée du public. Le rideau est ouvert.
– effet 2 (4ème tableau, fin scène 5) : le domestique éteint la plupart des bougies. Les projecteurs plongent la scène dans une semi-pénombre.
– effet 3 (5ème tableau) : lumières en contre pour ne voir que la silhouette des gens au bal.
– effet 4 (6ème tableau) : retour à la semi-pénombre.
– effet 5 (6ème tableau, scène 6) : le domestique rallume les bougies, retour progressif effet 1.
– effet 6 (fin 7ème tableau) : extinction progressive des projecteurs. Seuls le feu et les bougies restent allumés. Fermeture du rideau.

Le réglage des lumières est donc axé principalement pour rehausser l’effet « bougies » qui sont éteintes puis rallumées (variateur électrique) et pour évoquer le bal des ambassadeurs.

Il serait souhaitable de projeter sur un drap blanc, au-dessus de la cheminée, le portrait des personnages invités quand ceux-ci s’annoncent au moment de monter sur scène (3ème tableau). Pour cela, il faut un projecteur d’images situé en régie ou derrière le drap.

Le bruitage

Il est limité à deux effets :

– le crépitement du feu (émetteur de son préenregistré dissimulé dans le feu)
– le tintement des huit puis onze coups de l’horloge (on frappe un triangle en coulisse),

Les bruits de porte, de chevaux et de voix venant de l’extérieur ne sont volontairement pas retransmis, pour mettre en avant le calme de l’appartement, puis l’ennui et l’isolement de Mathilde, dans cette maison où rien ne se passe, mais surtout pour créer une tension de voir surgir dans la chambre une personne qu’on n’entend pas arriver :

– Chopin pendant que Musset et Sand répètent.
– Le domestique, pendant que Mathilde parle toute seule.
– Monsieur de Chavigny, pendant que Mathilde coud en secret sa bourse.
– Madame de Léry, pendant que les époux se disputent, ou pendant que Mathilde dort.
– Mathilde, pendant que son mari séduit sans scrupule Madame de Léry.

Ainsi, le spectateur ne perçoit des événements extérieurs que ce que les personnages perçoivent eux-mêmes, ou font croire qu’ils perçoivent. Le jeu de la pièce, et notamment celui du 1er tableau et de la scène 8, n’en devient que plus captivant.

A la rencontre du public…

Impliquer le public à la réalisation d’un spectacle, c’est lui donner envie d’aller le voir, et, dans ce contexte précis, c’est lui donner envie de redécouvrir George Sand et le monde qu’elle fréquentait.
Pour atteindre ces deux objectifs, nous avons recours à trois procédés, qui sont adaptables en fonction de la structure d’accueil et des moyens qui seront mis à notre disposition.

Interactivité

L’idée est de proposer à tous les spectateurs ou à quelques spectateurs seulement, en fonction du nombre de personnes présentes dans la salle, d’incarner sur scène les invités du salon de George Sand (voir rubrique « Synopsis ») : le public doit avoir l’impression, comme il l’a été expliqué plus haut, de prendre le thé avec les personnages et de faire partie du cercle privilégié de l’écrivain.

Cette démarche se réalise de deux manières différentes :
– spontanée : lorsque les spectateurs arrivent dans la salle, ils se voient attribuer un rôle précis et un petit texte à lire, et interviennent quand les comédiens le leur indiquent. C’est essentiellement un rôle de figuration. Ce concept favorise la spontanéité, le naturel sur scène et l’effet de surprise, engendrant ainsi une complicité entre le public et les comédiens. Les spectateurs figurants, de plus, auront le privilège d’observer de près des comédiens, et d’entrer ainsi dans la magie du jeu.
– préparée : un mois ou deux avant la représentation, une annonce est publiée dans la ville d’accueil à l’attention de toute personne (débutante en théâtre ou confirmée), désireuse de participer au spectacle. Un stage est alors organisé, pendant lequel la compagnie enseigne aux participants les techniques de base du jeu de l’acteur (diction, respiration, projection, mise en espace), et les prépare au rôle qu’ils vont interpréter. Ainsi, les personnes intéressées (deux enfants et une dizaine d’adultes) deviennent des comédiens à part entière, et trouvent ici l’occasion de s’intégrer dans un spectacle professionnel. Ils se familiarisent avec les personnages du monde de George Sand, ce qui culturellement est très enrichissant, et apprennent des dialogues courts issus d’extraits des Correspondances de George Sand.

Théâtre à domicile

Le spectacle se passe dans un salon. Il est donc tout à fait concevable de le faire représenter chez un particulier ou dans une salle qui évoque un salon bourgeois, l’ambiance intime et romantique d’une soirée littéraire et musicale, où des artistes de marque expriment leurs talents. Dans le cas où les spectateurs ne sont pas trop nombreux, et que le lieu le permet, la scène investit l’ensemble de la salle qui devient alors un salon, et tous les spectateurs avec les comédiens, deviennent les invités de ce salon. C’est aussi une façon originale de donner vie à un lieu qui n’a pas l’habitude de recevoir ce genre de prestation et d’inciter les gens, par le bouche-à-oreille, à venir voir le spectacle.

Documentation

L’association propose, en amont du spectacle, des manifestations et expositions dans les lieux culturels et les bibliothèques de la ville, et notamment avec les établissements scolaires.
Ensuite, tous les spectateurs se verront remettre, avant le début du spectacle, un petit livret qui décrit brièvement l’historique des personnages présents sur scène, avec l’accent mis sur leur rencontre et/ou la nature de leur lien avec George Sand.
Enfin, l’association est en partenariat avec les Editions du Jasmin pour proposer, à l’issue des spectacles et des diverses rencontres, un livre destiné surtout pour les collèges et les lycées, écrit par Séverine Forlani : George Sand, Le défi d’une femme.

L’équipe artistique et technique

La mise en scène

  • Formé aux Conservatoires d’Art Dramatique de Paris (Centre et 11ème ), Xavier Fahy a commencé comme régisseur son et lumière pour Michel Duchemin dans L’Aide-Mémoire (JC Carrière), et comme assistant chorégraphe pour Aline César dans Monsieur Chasse ! (G. Feydeau). Il a assisté Laurence Hétier dans Hernani de Victor Hugo (Théâtre du Nord-Ouest, Paris), puis a mis en scène Un Caprice de Musset, qu’il a fait représenter au Conservatoire du 11ème et au Théâtre des Cinq Diamants, Paris 13ème, en juin 2003. Il travaille à la mise en scène de Torch Song Trilogy (Harvey Fierstein) avec Christian Bordeleau. Il a composé plusieurs nouvelles et des essais pour le théâtre avant d’écrire Une Soirée chez George Sand.
  • Claude Gisbert assiste Xavier Fahy dans la mise en scène. Son savoir-faire dans la direction d’acteurs est très précieux. Spécialisé dans le théâtre classique, auteur et comédien averti (Conservatoires de Paris et de Bourg-la-Reine), il a joué à Paris et en Province. Il dirige la Compagnie des Tréteaux Bleus, Paris.

L’interprétation

Les trois comédiens principaux sont issus des Conservatoires du Centre et du 11ème de Paris. Ils ont été choisis en fonction des deux personnages qu’ils incarnent chacun :

  • Niryis Pouscoulous a interprété de manière remarquable le rôle de madame de Léry lors de la mise en scène d’Un Caprice en 2003. Sa maturité d’esprit, son caractère à la fois ferme et généreux conviennent tout à fait au personnage de George Sand. Elle a joué dans Le Marquis Ridicule et Deux Femmes pour un Fantôme à l’Espace de La Jonquière (Paris) en 2003 et 2004.
  • Anne-Sophie Germanaz. Cette comédienne de 19 ans réunit à la fois fraîcheur (nécessaire pour les rôles de Mathilde et Pauline Garcia) et justesse de jeu. Pianiste depuis huit ans, elle interprète, dans la pièce, la première valse de Strauss (scène 2) et jouera le début d’un Nocturne de Chopin à la fin de la scène 5 (ensuite repris par Chopin). Elle vient de tourner dans un court-métrage de Chad Chenouga soutenu par l’ADAMI, qui sera diffusé au Festival de Cannes 2004.
  • Xavier Fahy interprète avec élégance et désinvolture les rôles d’Alfred de Musset et de monsieur de Chavigny. Il a tourné dans divers films d’époque (Les Liaisons Dangereuses, La Reine Margot), et joué à Paris dans Les Grandes Chaleurs (MM Bouchard), dans Hernani (V. Hugo) et dans Vie des Martyrs (G. Duhamel). Il est également musicien (clarinette, piano).
  • Dimitri Tchesnokov. Excellent pianiste-compositeur de 21 ans, né en « Russie profonde », il a reçu en 2003 le 1er Prix des Conservatoires de la Ville de Paris, avec félicitations du jury. Formé ces dernières années par A.Wibrowski, grand spécialiste de Chopin et professeur de piano au Conservatoire du 10ème à Paris, il a déjà enregistré quatre CD, dont deux de sa composition. Son physique fragile, son accent de l’Est et son léger zozotement ajoutent une note de vraisemblance avec le personnage de Chopin. Il jouera avec distinction le rôle du domestique.

L’encadrement technique

  • Xavier Duthu, régisseur son et lumière, travaille avec efficacité, rapidité et précision. Il a effectué la conduite pour Un Caprice. Il est par ailleurs comédien.
  • Nathalie Bonnet, esthéticienne de formation, a maquillé comédiens et danseurs pour de nombreuses réalisations (Théâtre des Déchargeurs, Paris), ainsi que pour des photographes professionnels. Elle a déjà été investie dans d’autres projets de théâtre avec Xavier Fahy.

La Compagnie de l’Yerres

La Compagnie est une association loi 1901 à but non commercial créée en novembre 2003, avec pour siège social le 10, rue Sermonoise – 77380 Combs-la-Ville.
Le nom vient de la rivière de l’Yerres qui coule en Seine-et-Marne et passe par Combs-la-Ville.

Ses objectifs sont au nombre de quatre :
Artistique : Création et interprétation de spectacles vivants professionnels et amateurs.
Culturel : Diffusions publiques et privées de ces spectacles (avec une préférence à l’interactivité), théâtre à domicile, valorisation du patrimoine culturel, conférences.
Educatif : Formation d’enfants et d’adultes à la pratique culturelle et artistique.
Social : Aide à l’insertion sociale et professionnelle de personnes en difficulté via ces activités.

Le spectacle proposé entre dans le cadre de l’opération « 2004, année George Sand » organisée par le Ministère de la Culture : celui-ci annonce toutes les festivités en relation avec l’écrivain sur le site www.georgesand.culture.fr. La Compagnie de l’Yerres est candidate, pour cette création, des concours « Prix Paris Jeunes Talents » et « Envie d’Agir » en 2004.

Calendrier des représentations pour Une Soirée chez George Sand en 2004 :
– « à domicile » : Paris 17ème le 28 mars, et Combs-la-ville (77) les 4 et 5 avril
– théâtre : Théâtre Berthelot, Montreuil (93), du 16 au 18 avril
– châteaux : Sarzay (36) du 9 au 12 août, et Boussac (23) les 14 et 15 août
– centre social : Palais de la Femme (Armée du Salut), Paris 11ème, le 20 octobre.
Pour d’autres programmations en 2004-2005, l’association prospecte activement l’Ile-de-France et le Berry (Pays de George Sand), en s’adressant à des directeurs de théâtres et de centres culturels, à des élus, à des associations, à des professeurs, à des particuliers possédant un lieu d’accueil, etc.

Côté « Educatif », l’association a signé pour 2004-2005 un contrat avec la Mairie de Paris (DASCO/Ateliers Bleus) pour enseigner en milieu scolaire le théâtre et la musique aux enfants.

L’équipe administrative

Président : Christophe Courtois, outre son rôle de président, s’occupe de la communication. A Combs-la-Ville, il a entraîné de jeunes athlètes, présidé l’association culturelle de jeunes « Boomerang », et fait aujourd’hui partie de la « Confrérie des Compagnons d’Irminon », association d’œnologie. Il est cadre bancaire, formateur à la Société Générale, à Paris

Bureau : Le bureau propose les activités que la compagnie développe ensuite, et participe à l’élaboration des spectacles. Il est composé de membres venant de divers horizons (cadre supérieur, pharmacien retraité, musicien, etc.). Ils ont tous une « fibre artistique » et ont déjà géré d’autres associations en Seine-et-Marne. Leur apport au niveau relationnel et créatif est donc important.

Directeur administratif et artistique : Xavier Fahy gère l’association et en commercialise les activités. Formé en gestion internationale et en management culturel, il a travaillé 3 ans dans la publicité et la télécommunication (France et RFA), administré deux villages du Club Med (Vittel et Côte d’Ivoire), et une compagnie de danse, la « Compagnie Myriam Dooge » (Montreuil).

Graphiste : Elise Le Jouan, urbaniste de profession, a créé le logo et le site internet de l’association. Elle dessine les affiches des spectacles, et assiste le président dans la communication.

En résumé, les 10 points forts de ce projet

1) Adéquation avec le bicentenaire George Sand
2) Spectacle pluridisciplinaire : théâtre, musique, danse et dégustation de produits locaux
3) Projet alliant fiction et faits historiques
4) Implication du public de manière ludique
5) Sujet d’actualité
6) Spectacle drôle et divertissant
7) Spectacle « clé-en-main » qui fonctionne
8) Grande simplicité des moyens techniques et grande souplesse dans l’adaptation au lieu
9) Equipe jeune, professionnelle et dynamique
10) Coût modéré du spectacle

Fiche technique

  • Durée du spectacle : environ 2h, dont une heure pour Un Caprice
    NB : Un Caprice peut également être joué seul.
  • Dimension du plateau : minimum 4m (ouverture) sur 3m (profondeur)
  • Installation du décor : 20 minutes
  • Besoin d’un piano accordé et si possible, d’un projecteur de photos
  • Réglage lumières : 1 heure (conduite : voir rubrique « L’éclairage »)
  • Equipe de 6 personnes : 4 comédiens dont 2 pianistes, 1 régisseur, 1 maquilleuse
  • Prix : nous consulter

Contact

Compagnie de l’Yerres – Xavier FAHY, Directeur
51, rue Pixerécourt 75020 Paris
mail : xavierfahy@hotmail.com
Tél. : 01 43 66 59 49 / 06 12 31 37 39