LES AMIS DE GEORGE SAND
Association déclarée (J.O. 16 – 17 Juin 1975)
Siège social : Musée de la Vie Romantique, 16, rue Chaptal 75009 Paris

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Janvier 1976 1 Georges Lubin Editorial : George Sand et l’amitié

George SAND compta beaucoup d’amis pendant sa vie car son oeuvre suscitait l’émotion bienveillante, inspirait l’ouverture du coeur, la générosité altruiste, l’espérance d’une société fraternelle. Consolante, elle n’enseignait pas la misanthropie.

Des centaines de lettres d’inconnus, issus de tous les milieux, en témoignent (encore n’ont-elles pas été conservées dans leur totalité). Ici, c’est un ouvrier qui lui écrit : « En vous lisant, j’ai senti que je devenais meilleur ». Là, un pasteur de l’église réformée : « Je viens de lire l’histoire de votre vie ; et quoiqu’elle m’ait présenté bien des choses contraires à ma foi, elle m’a pourtant inspiré pour vous une affection réelle ».

D’âge en âge, de nouveaux amis ont remplacé ceux des anciens jours. Depuis onze ans que je publie sa correspondance, j’ai pu constater, par les lettres que je reçois à mon tour, combien elle a gardé de fidèles. De nouvelles générations de lecteurs sont venues, qui au début s’intéressent peut-être davantage à la femme qu’à l’auteur, mais, chemin faisant, prennent ou reprennent contact avec l’oeuvre.

Bien souvent, j’avais pensé qu’il était dommage de ne pas tenter de regrouper ces admirateurs isolés. Mais l’énormité de ma tâche ne me permettait pas d’en prendre l’initiative.
Il s’est trouvé, heureusement, une admiratrice résolue pour faire revivre la Société des Amis de George SAND qu’avait jadis fondée et présidée Aurore, la dernière petite-fille. Madame Martine BEAUFILS s’est attelée, avec une activité et une ténacité dignes de tous les éloges, à mettre sur pied l’association nouvelle, ce qui impliquait des démarches sans nombre et une correspondance à l’avenant.

Une Association qui n’a pas de bulletin de liaison végète. Seul cet indispensable instrument de communication permet la circulation des idées et des informations, maintient le contact entre les membres, surtout quand ils sont disséminés par toute la France et certains à l’étranger. Seul il facilite le recrutement de nouveaux adhérents.

J’adresse à tous ceux qui liront ce premier bulletin un pressant appel pour qu’ils le fassent circuler et recherchent des adhésions autour d’eux. Plus notre Association sera forte, mieux elle sera en mesure de réaliser le programme ambitieux que se sont fixé ses fondateurs. L’année 1976, qui marque le centenaire de la mort de George SAND, et au cours de laquelle auront lieu de nombreuses manifestations commémoratives, offre un terrain propice.

Répondant, dans une page peu connue, au reproche que lui avait fait souvent la critique, de trop idéaliser ses personnages, George SAND écrivait à la fin de sa vie : « Je ne l’ai pas fait exprès. Ils me sont apparus comme je les ai dépeints… J’ai peut-être aussi rencontré trop de belles âmes dans la vie réelle, et j’ai cru à la droiture, à l’amitié, au désintéressement… Mes honnêtes et purs personnages ne sont pas des abstractions, et j’ai remarqué qu’ils étaient toujours acceptés comme possibles par les personnes qui leur ressemblaient. »

Je crois pouvoir dire que la race n’en est pas perdue, de ces personnes qui ressemblaient à telle ou telle des touchantes fictions de George SAND. Non, cette famille d’esprits n’est pas absente de notre époque matérialiste. Et c’est un des buts de notre Association que de rassembler ceux qui en font partie.

Georges LUBIN.