Il était proposé le 27 juin 2005 aux élèves de huit académies présentant le Diplôme National du Brevet, un travail sur un texte de George Sand, extrait de Histoire de ma Vie (George Sand, Oeuvres Autobiographiques, éd.Lubin, La Pléiade, II, IVème partie, chap.XIV, pp. 134 et 135).
On ne peut que se féliciter de voir ainsi George Sand choisie pour les élèves du collège. Malheureusement, les rédacteurs du sujet avaient fait précéder cet extrait d’un préambule contenant des erreurs grossières. Georges (sic) Sand y figure deux fois. La Châtre est située au bord de … la Loire, et non plus de l’Indre. Il est indiqué de façon simpliste qu’en s’installant à Paris, George Sand « décide de s’habiller désormais en homme ». Il suffit de se reporter au chapître précédent, pp.116 et 117, pour rétablir la vérité. George Sand, avait simplement choisi, pour des raisons pratiques et d’économie, et pendant un temps limité, de porter un habit d’homme pour parcourir plus confortablement les rues de Paris et aller au théâtre : « Je me fis donc faire une redingote-guérite en gros drap gris, pantalon et gilet pareils. Avec un chapeau gris et une grosse cravate de laine, j’étais absolument un petit étudiant de première année. Je ne peux pas dire quel plaisir me firent mes bottes : j’aurais volontiers dormi avec, comme fit mon frère dans son jeune âge, quand il chaussa sa première paire. Avec ces petits talons ferrés, j’étais solide sur le trottoir. Je voltigeais d’un bout de Paris à l’autre. Il me semblait que j’aurais fait le tour du monde. Et puis mes vêtements ne craignaient rien. Je courais par tous les temps, je revenais à toutes les heures, j’allais au parterre de tous les théâtres. personne ne faisait attention à moi et ne se doutait de mon déguisement. […] Je raconte là un temps très passager et très accidentel dans ma vie, bien qu’on ait dit que j’avais passé plusieurs années ainsi. »
Il est consternant de trouver dans un texte, rédigé et relu par des professeurs et inspecteurs, destiné à un si grand nombre d’élèves, de telles erreurs, commises par ceux qui ont justement pour mission de faire connaître nos auteurs français aux jeunes élèves.
|
Le Président de l’Association « Les Amis de George Sand », Bernard Hamon, a, suite à cet incident, adressé une lettre de protestation au Ministre de l’Education Nationale.
|