« Ce n’était pas la peine d’écrire tant de romans pour me voir dépassée dans l’imagination par la folie de la vie que tu mènes ! » assène un jour George Sand à sa fille. Solange naît en 1828, mais l’écrivain lui préfère son fils aîné, Maurice. Envoyée très jeune en pension, la fillette souffre de l’absence de sa mère, la réclame, lui écrit. Nohant lui manque. L’horizon s’éclaircit le temps d’un été, lorsque George décide d’emmener ses enfants en vacances en Suisse, où elle doit retrouver son ami Franz Liszt et la compagne du musicien, Marie d’Agoult. L’élégante se prend d’affection pour la petite Solange, qui le lui rend bien. À dix ans, elle est déjà très féminine – à l’opposé de sa mère qui fait scandale en portant des pantalons. Et lorsque Sandeau, Chopin, Delacroix, amis et amants de Sand sont à leur tour séduits par cette enfant pétillante et vive, les relations entre la mère et la fille s’enveniment… La rupture survient quand Solange met un terme à des fiançailles voulues par sa mère afin de l’éloigner de son cercle, et épouse le sulfureux sculpteur Clésinger. Commence alors pour la jeune femme une vie d’errance et de souffrances…

Tous les intimes de George Sand, monument du féminisme, ont fait couler sur l’écrivain des torrents d’encre, mais jamais il n’évoqueront sa fille. Fantaisiste, intelligente, fidèle en amitié comme en amour, Solange, comme le fut sa mère, sera en avance sur son temps. Entre ruptures et réconciliations, les deux femmes s’affronteront pourtant, jusqu’à la mort de George. Sous la plume délicate et sensible de Christine Drouard, l’histoire tourmentée et émouvante de celle qui aura été, sa vie durant et même au-delà, la fille de l’ombre.