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Amoureuse et fine observatrice de la nature, George Sand est conscient que son siècle est (déjà !) celui de l’empreinte carbone. L’industrialisation et l’urbanisation sont en marche, les espaces naturels diminuent et les forêts sont particulièrement décimées… Notre siècle n’a rien inventé.

En 1872, un collectif d’artistes alarme l’opinion et le gouvernement devant l’exploitation outrancière de la forêt de Fontainebleau. Il voudrait en muséifier des parcelles pour pouvoir continuer à la peindre. Dans un texte publié dans le journal Le Temps, puis recueilli en volume dans Impressions et souvenirs (1873), George Sand – qui a 68 ans- prend le parti des artistes mais dépasse et ouvre largement la problématique en faisant de la forêt en général et de l’arbre en particulier, le bien commun de l’humanité. Elle avance toutes sortes de raisons : esthétiques, pédagogiques, politiques, sociales et bien sûr écologiques ! Ses propos nous bousculent : détruire le végétal c’est prendre le risque d’assécher la planète. Sand déclare à ce moment-là des évidences rarement soulignées à son époque tant le progrès est valorisé.

Ses écrits apparaissent comme une prédiction à nos yeux ; ils sont surtout révélateurs de la modernité de cette femme, de sa grande sensibilité à la nature, de son courage, de sa compréhension du monde à l’instant où elle l’occupait et de sa capacité à pressentir le monde à venir