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HUGUES LAPAIRE, dévoué sandien

Il est né le 26 août 1869 à Sancoins (Cher) où il a résidé comme il l’évoque dans La Maison au perron, Souvenirs d’enfance et de jeunesse (1935).Il était notre voisin, et m’a dédicacé La Coiffe de l’aïeule et autres nouvelles (1931) en 1947 en souvenir de mes grands-parents Bayard.

Auteur d’une œuvre prolifique en prose ou en vers, en français ou en patois berrichon ; poésies, romans, essais et souvenirs, discours, comptes rendus de voyages, théâtre et scénettes berriaudes bien typées, plus de la peinture sur toile à ses heures. Il était conteur, chansonnier, acteur, et se produisait en province et à Paris.

Ce qui le conduisit à d’importantes responsabilités dans la Société des Gens de Lettres, dans la Fédération Régionaliste Française et dans l’Alliance Française après des conférences dans diverses capitales européennes et même en Tunisie, ce qui lui valut la Légion d’Honneur.

Il admirait George Sand. C’est lui qui organisa les fêtes du centenaire en 1904 à La Châtre après avoir écrit La Bonne Dame de Nohant avec Firmin Roz en 1898.

Il a publié des Glanes sur George Sand dans Le Pays Berrichon en 1908 où il relève ces mots de la romancière « Il n’y a en moi rien de fort que le besoin d’aimer », illustré notamment par Jean Baffier, magnifique sculpteur près de Sancoins, et écrit plus de cent pages très instructives sur la biographie de George Sand dans Portraits Berrichons, couronnés par l’Académie française, en1927. Noter aussi sa pièce La Mare au Diable de 1920 en quatre actes joués avec musique de scène de Félix Fourdrain au Théâtre National de l’odéon.

Publication en 1942 d’Un rêve dans la Vallée Noire, guide romancé au pays de George Sand.

Hugues Lapaire est décédé le 2 janvier 1967 âgé de 97 ans au château du Val, maison de retraite de la Légion d’Honneur de Saint-Germain-en-Laye (Yvelines).

Aurore Sand, la Lolo de sa grand-mère, a dit de lui dans le Mercure Universel en 1932 : « il y a en lui une grande lumière : son amour dévoué à George Sand qu’il nomme « sa Grande Patronne ». Et si je l’aime, moi, cet Hugues Lapaire, pour toutes ses charmantes qualités, je l’aime aussi d’une tendresse fraternelle, parce qu’il adore celle que j’adore. Il l’a bien comprise et bien servie, en dévot petit barde qui accorde son cœur et son esprit dans la vie et dans l’art, pour chanter. »

« Comme il y a eu le Berry de George Sand, il y a le Berry de Lapaire, plus franc, plus âpre, plus vrai » disait le critique littéraire breton Charles Le Goffic en 1932.

Sûr que les voix de George Sand et d’Hugues Lapaire n’ont pas le même ton ni la même intensité, mais toutes deux méritent le respect des meilleurs esprits, aujourd’hui comme hier.

Max Bayard 13/09/22