Diane de Margerie
Aurore et George
Albin Michel, Paris, 2004, 188 p.,
10 x 20 cm,
12 €.

C’est Aurore des années 1804-1833, future George Sand, qui est l’héroïne de ce livre. Témoin, dès l’âge de quatre ans, de scènes familiales violentes, elle est envahie de frayeurs à la pensée des deuils qui l’ont traumatisée et révoltée d’être séparée de sa mère Sophie. A partir de ce premier amour et d’une enfance vécue dans un monde féminin et clos, sans cesse écartelée entre deux mentalités, deux catégories sociales, elle refusera de choisir entre amour et haine, pour former avec sa mère un couple soudé sur fond de séparations et de tragédies. Si George a écrit, c’est pour tisser la trame de la fiction et consoler ainsi Aurore, car si « on dit que les larmes de l’enfance ne sont rien, on se trompe. Elles sont aussi amères que celles qui coulent plus tard ».

Avec le regard aigu de la psychologue et le talent de la romancière, Diane de Margerie, couronnée pour l’ensemble de son œuvre par le prix Prince Pierre de Monaco, nous livre, dans une langue à la fois percutante et poétique, une George Sand méconnue et bouleversante.